J'aurais aimé oublier ton regard.
Ses pas assourdissent les pavés, les battements de son coeur rythment sa cadence et les mouvements de son corps embrassent une brise légère. L'harmonie des cordes atténuent les cuivres et les roulements de tambour la maintiennent éveillée. La frivolité de la ville s'estompe, un vide solitaire s'installe et son souffle ralentis. Il est déjà trop tard, de toute façon... Courir après la fatalité devient une habitude, se rattraper après chaque virement de bord est devenue chose impossible. Elle se laisse aller à la facilité en surfant les filons d'un bonheur artificiel. La dérive lui donne des ailes, ses éclats de rire la font avancer à reculons et son sourire lui laisse l'espoir de croire en une sortie de secours. Vivre dans un désarroi total la rend sensible et fragile. Ses attentions se figent en permanence sur des faits irréels et saccadés, enduis de souffre et d'amertume. Ses actions sont irréversibles. De beaux souvenirs ternissent une mélancolie encrée dans un subconscient attendrissant. Un feu de bois, des amis ivres et une volupté vierge de tout remord. Applaudissement. Ses visions voilées par une pluie légère lui offrent un horizon parsemé d'embuche et de terre plein. Le solo de violoncelle la rappel à de doux artifices, des instants volés et trafiqués. Des moments qu'elle aurait tout simplement voulu vivre.
Prague...
Superbe<3